Ch(è)r(e)s ami(e)s,
Dans l'histoire de la République, les
grandes dates, les vraies étapes, les plus sûrs repères dans la marche du
temps. Ce sont les lois.
Ici, en cet instant où commence un temps
nouveau pour notre pays, je suis venu célébrer deux lois, que nous devons à
l'obstination, à la volonté et au courage de Jules FERRY : la loi du 16 juin
1881 relative à la gratuité de l'enseignement primaire ; et la loi du 28 mars
1882 relative au caractère laïque et obligatoire de l'école.
Tout exemple connaît des limites, toute
grandeur a ses faiblesses. Et tout homme est faillible. En saluant aujourd'hui
la mémoire de Jules FERRY, je n'ignore rien de certains de ses égarements
politiques. Sa défense de la colonisation fut une faute morale et politique.
Elle doit, à ce titre, être condamnée. Et c'est le grand Clémenceau qui porta
en son temps le réquisitoire le plus implacable au nom de la conscience
universelle. C'est donc empreint de cette nécessaire lucidité que je suis venu
saluer le législateur qui conçut l'école publique, le bâtisseur de cette grande
maison commune, qu'est l'Ecole de la République. Nous devons tant à
l'instruction publique. Et nous attendons encore tellement de l'école au moment
où notre pays affronte de nouveaux défis.
C'est ce message de confiance à l'égard de
l'Education nationale que je suis venu exprimer au moment où je prends mes
fonctions de président de la République.
L'école comme émancipation. La
connaissance, le goût d'apprendre, la jubilation de la découverte, le sens de
la curiosité intellectuelle, sont des trésors auxquels l'Ecole a pour vocation
de préparer toutes les jeunes consciences, tous les enfants de la Nation.
L'Ecole, comme lieu de la véritable
égalité. Celle des chances, celle qui ne connaît comme seuls critères de
distinction que le mérite, l'effort, le talent car la naissance, la fortune, le
hasard établissent des hiérarchies que l'Ecole a pour mission, sinon d'abolir,
du moins de corriger.
Cette égalité impose la justice entre les
territoires : comment accepter qu'un enfant ait plus de chances de réussir s'il
a grandi ici plutôt que là ? L'Ecole, c'est l'arme de la justice. Et la
justice, c'est la mixité sociale. C'est à cette tâche noble entre toutes que
l'Ecole se dévoue depuis plus d'un siècle.
Faire de l'Ecole un lieu d'intégration de
tous les enfants de la République reste la plus belle de nos ambitions nationales.
Voilà pourquoi j'ai décidé que priorité
sera accordée aux écoles des quartiers populaires et à celles de certaines
zones rurales.
Lieu de l'égalité, l'école publique est
aussi celui de la laïcité.
Elle est le cadre où s'acquiert la liberté
de conscience, cette « liberté souveraine de l'esprit ; (...)cette idée
qu'aucune puissance ou intérieure ou extérieure, aucun pouvoir et aucun dogme
ne doit limiter le perpétuel effort et la perpétuelle recherche de la raison
humaine ». comme la définissait Jean JAURES. La confiance dans les ressources
de leur propre esprit, et les moyens de trouver ces facultés, de les exploiter,
de les développer, de les exercer souverainement : voilà ce que l'Ecole doit
apporter à tous ses enfants. Voilà ce que l'Etat doit permettre à l'Ecole
d'être.
Par son œuvre de législateur, Jules FERRY a
fait de l'école publique ce qu'elle est : un droit. Tous les enfants de France
ont le droit d'étudier. Ils en ont même le devoir. Personne ne peut se voir
refuser ce droit, nul ne peut s'exonérer de ce devoir. Mais l'Ecole est bien
plus que cela. L'école est l'esprit de la République.
Je veux qu'elle retrouve tous les moyens
d'être fidèle à sa vocation. Je veux lui rendre sa confiance en elle-même, sa
foi dans ses propres capacités, sa volonté d'être conforme à son histoire et à
son avenir.
L'Ecole a besoin de réformes. Elle attend
aussi de la considération de la Nation et du soutien de l'Etat. Mais elle doit
aussi être assurée de ses ressources. On ne peut enseigner correctement sans un
encadrement suffisant de nos enfants. C'est la raison de mon engagement à
recruter 60 000 personnels sur la durée de mon mandat.
Le 1er août 1879, comme ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts, Jules FERRY soulignait la nécessité
d'une bonne formation de ceux qui sont appelés à dispenser l'enseignement : «
Car savoir est une chose, enseigner ce qu'on sait est une chose bien plus
difficile. On peut être un bachelier très éminent et cependant être un très
mauvais maître d'école. Cette nécessité d'une préparation toute professionnelle
est manifeste pour ces délicates fonctions ».
Comment a-t-on pu renier cette déclaration
de bon sens ?
Voilà pourquoi je rétablirai la formation
professionnelle des enseignants.
Pour honorer ses missions, je sais pouvoir
compter sur le dévouement, le courage, des personnels de l'Education nationale.
C'est vers eux que je me tourne, c'est à eux que j'adresse mes premiers mots en
tant que président de la République.
Aux professeurs des écoles, aux enseignants
du secondaire, aux universitaires, aux chercheurs, à tous les agents -- des
plus modestes au plus prestigieux -- à tous ceux qui ont fait le choix de
servir la connaissance et d'éveiller les consciences, je veux dire : vous êtes
au service de la France.
Je sais la difficulté de votre tâche. J'en
sais la grandeur. Les années qui viennent doivent être celles d'une nouvelle
hiérarchie des valeurs, au sommet de laquelle la science, l'intelligence, la
volonté d'apprendre et de transmettre seront les vertus les mieux reconnues et
les plus respectées.
Tant de choses ont changé ! Les conditions
du travail de l'enseignant. Les comportements des élèves ou l'irruption de la
technologie numérique dans nos vies et dans nos classes. Mais une chose est
pérenne : si le savoir n'est pas le monopole du maître, celui-ci garde la
responsabilité d'en ordonner le sens.
Et l'Ecole garde toujours cette haute
fonction que Jules FERRY lui conférait dans cette même Lettre aux Instituteurs
: « (...)préparer à notre pays une génération de bons citoyens ».
Egalité, mixité, laïcité, instruction,
apprentissage de la citoyenneté : Tels sont les principes contenus dans les
lois dites Ferry.
Ils sont vivants. Ils trouveront toute leur place dans la politique que je conduirai pour que la génération qui vient vive mieux que la nôtre et pour que la promesse républicaine soit scrupuleusement tenue.
Discurso del Presidente en
honor a Jules FerryIls sont vivants. Ils trouveront toute leur place dans la politique que je conduirai pour que la génération qui vient vive mieux que la nôtre et pour que la promesse républicaine soit scrupuleusement tenue.
París - Martes, 15 de mayo 2012
1 comentario:
Igualito, vamos, que lo que piensa el Gobierno de nuestra Nación acerca de la enseñanza y los profes:
1.- « (...)préparer à notre pays une génération de bons citoyens ». Egalité, mixité, laïcité, instruction, apprentissage de la citoyenneté.
Esto no interesa. El juicio crítico parece herejía y cualquier cosa que se aparte de la tontuna e implique pensar supone una amenaza al universo simbólico del partido en el poder.
2.- Aux professeurs des écoles, aux enseignants du secondaire, aux universitaires, aux chercheurs, à tous les agents -- des plus modestes au plus prestigieux -- à tous ceux qui ont fait le choix de servir la connaissance et d'éveiller les consciences, je veux dire : vous êtes au service de la France.
A ver si se enteran nuestros políticos. Servimos a la Nación, a los ciudadanos y no a un Gobierno. Ya está bien de que seamos los títeres de experimentos y a quienes se tiene más a mano, junto con otros funcionarios, para bajar el sueldo y pedir sacrificios
(Que metan mano a los amnistiados fiscalmente).
3.- L'Ecole, comme lieu de la véritable égalité. Celle des chances, celle qui ne connaît comme seuls critères de distinction que le mérite, l'effort, le talent car la naissance, la fortune, le hasard établissent des hiérarchies que l'Ecole a pour mission, sinon d'abolir, du moins de corriger. Cette égalité impose la justice entre les territoires : comment accepter qu'un enfant ait plus de chances de réussir s'il a grandi ici plutôt que là ? L'Ecole, c'est l'arme de la justice. Et la justice, c'est la mixité sociale.
Efectivamente. La educación es, muy probablemente, el instrumento más efectivo para una justa redistribución de la renta en una sociedad. Procura la igualdad de oportunidades y con ello la posibilidad de salir de la marginación y la pobreza, de gozar de instrucción y poder ascender en la escala social. Si la Educación pública se va al garete, ¿va a procurar esto la privada? Está claro que no por una simple razón: las posibilidades de acceder a ella sólo están al alcance de las clases más acomodadas.
4.- Faire de l'Ecole un lieu d'intégration de tous les enfants de la République reste la plus belle de nos ambitions nationales. Voilà pourquoi j'ai décidé que priorité sera accordée aux écoles des quartiers populaires et à celles de certaines zones rurales.
Ni por asomo. Se mira la rentabilidad y no la instrucción. No a las zonas rurales. Que los niños se desplacen en autobús 30, 40 o los kilometros que se tercien...y si se cierra una escuela en un pueblo, que más da....si total es un pueblo.
Estoy dolida, dolida y dolida con quienes nos ofenden y nos menosprecian y piensan que nos pueden manejar a su antojo. Nosotros, los profesores, los docentes, sí que sabemos qué es educar. El Gobierno debería intentar aprenderlo por el bien de la Nación.
Publicar un comentario